Oui, les Egyptiens anciens et leurs Pharaons étaient noirs de peau, et l’Egypte pharaonique fut une civilisation strictement africaine. C’est ce que nous allons démontrer de manière indiscutable dans cet article.
« L’Egypte était africaine dans son écriture, dans sa culture et dans sa manière de penser » conclusion de Jean Vercoutter, égyptologue français de renom et opposant de Cheikh Anta Diop au colloque du Caire sur l’identité des anciens égyptiens.
« La très minutieuse préparation des communications des Professeurs Cheikh Anta Diop et Obenga n’a pas toujours eu, malgré les précisions de l’Unesco, une contrepartie toujours égale. Il s’en est suivi un réel déséquilibre dans les discussions » Jean Devisse, rapporteur du colloque international du Caire de l’Unesco sur l’identité des anciens égyptiens.
Le colloque du Caire a eu lieu en 1974. Il y a bientôt 50 ans donc, l’UNESCO – la plus haute institution au monde à même de trancher ce genre de questions – au terme d’une confrontation tendue entre 2 égyptologues africains et 18 autres égyptologues représentant le reste du monde, a admis que Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga avaient raison et que l’Egypte et ses pharaons étaient noirs et africains.
LES PREUVES
Au commencement
Contrairement à ce qu’on laisse croire, l’Egypte a été peuplée du sud au nord par un peuple noir appelé Anou. C’est ce peuple venu d’Afrique australe et de la région des grands Lacs qui s’est d’abord posé entre le Soudan actuel et le sud de l’Egypte. Ce sont les Anou qui graduellement vont descendre le Nil pour conquérir jusqu’au nord extrême : le Delta.
La civilisation égyptienne prend ses racines dans les grands Lacs et en Afrique australe où les premiers hommes modernes sont nés et où toutes les premières traces de la civilisation humaine ont été retrouvées. C’est pourquoi les grands Lacs et l’Afrique australe étaient désignés Ta Ntjer par les Égyptiens, c’est à dire la Terre Sainte ou la Terre de Dieu.
C’est avec cet héritage acquis au cœur de l’Afrique pendant 170 000 ans que les Anou vont construire l’Egypte du sud vers le nord. Les mathématiques, l’écriture, l’agriculture, l’architecture, la religion etc… tout cela a été inventé à l’intérieur de l’Afrique et au Soudan et a été porté à son sommet par les Égyptiens. La civilisation égyptienne cesse d’être un miracle, une chose incompréhensible tellement elle est extraordinaire, si on la place dans la continuité de l’expérience africaine acquise depuis l’aube de l’humanité.
Les premiers pharaons ont régné sur le sud, probablement pendant des milliers d’années. C’est un soudanais du nom de Naré Mari qui va achever de conquérir le delta du Nil et créer ainsi la première dynastie de l’Egypte unifiée en 3300 avant l’ère occidentale. Naré Mari, le premier pharaon de la première dynastie, fut sans aucun doute possible, comme tous les Egyptiens, un homme noir.
Le nom de l’Egypte et des Égyptiens
Le nom que les Egyptiens anciens se donnaient, donnaient à leur pays et à notre continent ne laisse aucun doute sur le fait qu’ils étaient noirs. Ils utilisaient la racine Kam/Kem qui veut dire Charbonné donc Noir. Ce qui est commun à Kemi/Kembou/Kheum/Kala qui signifie charbon/brulé/noir dans plusieurs langues africaines.
C’est ce même Kam qui est à l’origine du mot biblique Cham qui désigne le Noir. Les Egyptiens se désignaient comme Kemtiou, c’est-à-dire les Charbonnés ou Noirs. L’Egypte et l’Afrique étaient désignées Km.t, qui est lu Kemet/Kama/Kamit et signifie pays noir ou encore Kemmiou/Kammiou qui signifie pays des Noirs.
Les sculptures, gravures et peintures des pharaons et du peuple égyptien
De la première dynastie jusqu’à l’invasion grecque : TOUS NOIRS !
Les tests sur les peaux des anciens égyptiens
Cheikh Anta Diop de son vivant développa dans son laboratoire de l’IFAN à Dakar au Sénégal, une méthode pour quantifier la mélanine dans la peau. La mélanine est le pigment qui donne sa couleur noir au naturel de l’Afrique. Bien qu’on lui ait refusé de tester les momies des pharaons, les tests faits sur les momies du peuple ont révélé une concentration en mélanine qui ne correspond qu’aux Noirs et montré que les Egyptiens avaient la peau noire. Les résultats ont été présentés au colloque de l’Unesco et n’ont souffert d’aucune contestation.
L’ADN des anciens égyptiens
L’ADN montre également que les les Egyptiens et leurs Pharaons étaient des Noirs.
En 2012, le laboratoire DNA Tribes rend public les résultats d’analyse de deux momies royales en particulier. Il s’agit d’Amenhotep III, dont le règne marque l’apogée absolue de l’Egypte sur les plans politique, économique et culturel. Amenhotep III, père d’Akhenaton, a consolidé les acquis de Djehouty-Messou (Thoutmosis III), réel fondateur de l’impérialisme égyptien du Moyen Empire. L’autre pharaon testé est le célèbre Toutankhamon.
Les analyses sur ces 2 momies ainsi que sur des membres de leur famille ont prouvé ce que toutes les données archéologiques laissaient à supposer jusqu’alors : les Egyptiens anciens venaient des Grands Lacs et de l’Afrique australe.
Par ailleurs en 2012 l’étude de Zahi Hawass et al. publiée dans le BMJ a montré que le pharaon Ramsès III – qui a régné vers -1200 – portait le gène E1b1a qui est un gène africain. Ce gène est quasi-spécifique aux populations de l’Afrique au sud du Sahara et aux Africains des Amériques. Il est fréquent chez les Angolais par exemple.
En 2013 DNA Tribes va encore plus loin avec l’ADN de Ramessou Hekayounou (Ramsès III) et son fils Pentaouret. Les résultats sont similaires à ceux des autres pharaons : Ils sont liés aux peuples des Grands Lacs, d’Afrique australe, d’Afrique centrale/Afrique de l’ouest, et de la corne de l’Afrique.
Qu’en est-il donc de l’étude ADN de 2017 disant que les Egyptiens étaient blancs? Eh bien elle ne dit absolument pas cela comme nous l’avons montré ici.
L’ostéologie des anciens Egyptiens
On sait par le squelette uniquement, déterminer si on se trouve en présence d’un Noir ou non et les méthodes prouvées ont également démontré que les Egyptiens et leurs pharaons étaient noirs. Classiquement, l’avant-bras est long par rapport au bras, le bassin est étroit. Le crâne est court de haut en bas, long d’avant en arrière, avec la mâchoire avancée et l’os du nez plat.
L’historien et géographe Marius Fontane, repris par Cheikh Anta Diop dans Antériorité des civilisations nègres, page 40, dit « Le canon, dit de Lepsius, et qui donne, mis au carreau, les proportions du corps de l’Egyptien parfait, a le bras court, est négroïde ou nigritien ».
En 1983 G Robins publie The physical proportion and living stature of New Kingdom pharaohs. L’étude a estimé les tailles des pharaons à partir des mesures radiologiques des squelettes d’Ahmosis I, Amenhotep I, Thoutmosis I, Thoutmosis II, Thoutmosis III, Thoutmosis IV, Amenhotep II, Thoutmosis IV, Amenhotep III, Akhenaton, Toutankhamon, Sethi Ier, Ramsès II et Merneptah.
Robins conclut que les critères appliqués aux Noirs permettent d’estimer les tailles réelles, ce qui n’est pas le cas des critères pour Blancs. Et il dit « Il est démontré que les membres des pharaons, comme ceux des autres Egyptiens anciens, ont des caractéristiques négroïdes ».
La même famille de langues, la même culture et la même religion que le reste de l’Afrique
Les égyptologues occidentaux et orientaux avaient tous échoué à rattacher la langue égyptienne aux langues indo-européennes et sémitiques (Arabe, hébreux…). C’est Cheikh Anta Diop dans les années 50 qui a été un des premiers à faire la comparaison avec sa propre langue le Wolof et a ainsi prouvé que l’égyptien ancien était une langue noire et présentait des similitudes interminables avec le Wolof. Depuis l’Egyptien ancien est reconnu comme langue noire et africaine, de la même famille que toutes les langues noires d’Afrique.
Même les noms des anciens égyptiens sont en fait des noms africains. Ces noms, tels qu’ils sont popularisés aujourd’hui, le sont dans leur version européanisée. Nous avons donné des versions originales plus haut. En voici d’autres :
- Anubis : Inpou
- Nephtys : Nabintou
- Seth : Souté
- Pinedjem : Pay Ndjem
- Nodjemet : Ndjemt
- Heliopolis : Iounou
- Hermepolis :Khemenou
- Thèbes : Ouaset
- Fayum : Pa Yôm
- Ehnas El Medineh : Neni Nsout
- Abydos : Abdjout
- Edfou : Djebaou
Autres noms qu’on trouvait en Egypte : Sow, Ka, Ba, Khonsou, Imana, Karé, Bari, Bakaré, Sen, Djedou, Tjebou…
Que ce soit le totémisme, l’organisation familiale par le matriarcat, la célébration des deuils, l’organisation de la royauté, tout, absolument tout dans la culture égyptienne est fondamentalement commun avec celles des peuples noirs d’Afrique.
La religion des égyptiens qui a fait et fait tant couler d’encre est également absolument identique à celle pratiquée par les peuples noirs. L’Egypte n’a jamais été polythéiste et tous les savants le savent. C’est de manière consciente qu’ils propagent l’idée d’une Egypte avec plusieurs Dieux par refus d’attribuer à l’Afrique la découverte de Dieu.
Les témoignages des savants européens
Tous les savants grecs anciens, parmi les plus respectés, ont tous dit que les égyptiens qu’ils avaient vus en venant en Afrique étaient des Noirs. Voici des témoignages choisis parmi ceux compilés par Cheikh Anta Diop dans Antériorité des civilisations nègres, pages 35 à 39 :
Herodote, surnommé le père de l’histoire dit « Manifestement, en effet, les colchidiens (peuple vivant au bord de la Mer noire) sont de race égyptienne (…) je l’avais conjecturé moi-même d’après deux indices : d’abord parce qu’ils ont la peau noire et les cheveux crépus »
Aristote, savant grec peut-être le plus influent sur la pensée occidentale d’aujourd’hui dit « Ceux qui sont trop noirs sont couards, ceci s’applique aux Egyptiens et aux Ethiopiens (autres africains) »
Eschyle, poète grec, décrivant les égyptiens navigant au loin « Je distingue l’équipage avec ses membres noirs sortant des tuniques blanches »
Lucien le navigateur, écrivain grec, écrit une scène entre 2 Grecs et fait dire à un de ses personnages décrivant un égyptien « Ce garçon n’est pas seulement noir mais il est lippu aussi avec les jambes trop grêles… ses cheveux ramassés en arrière en une tresse »
Diodore de Sicile, qui pensait que le reste de l’Afrique avait été peuplée depuis l’Egypte, rapporte le témoignage des autres africains « Les Ethiopiens (C’est à dire Soudanais/autres Noirs) disent que les Egyptiens sont une de leurs colonies qui fut menée en Egypte par Osiris »
Même pendant l’occupation romaine, c’est-à-dire 250 ans seulement avant l’invasion arabe et malgré la présence massive et ininterrompue de Blancs en Egypte sur 600 ans, Ammien Marcellin, ami de l’empereur romain Julien, dit « Les hommes d’Egypte sont, pour la plupart bruns et noirs ». A ce stade donc, les Égyptiens ressemblaient beaucoup aux Antillais.
Momies avec cheveux lisses ?
Il existe plusieurs images de pharaons avec des cheveux lisses. Les mêmes étant représentés de leur vivant avec des cheveux crépus et décrits tel quel par les Grecs comme on vient de le voir. C’est très probablement pendant la momification où on utilisait une substance alcaline et du henné que les cheveux sont devenus lisses et roux-blonds. Cela a été investigué ici.
Si les Egyptiens étaient noirs, comment l’Egypte est-elle devenue blanche ?
La civilisation égyptienne a commencé il y a 27 000 ans, soit 19 000 ans avant l’apparition de l’homme blanc. La première invasion blanche majeure fut celle des Assyriens en 663 avant l’ère occidentale.
A partir de ce moment l’Egypte commença à décliner. Puis les Perses ont envahi le pays en -525, les Grecs en -332 ont mis un terme définitif aux dynasties autochtones. Les Romains ont envahi le pays en -31 et enfin les Arabes. Les Arabes sont entrés en Egypte en 639 dans le cadre des invasions musulmanes, soit près de 1000 ans après la fin de la dernière dynastie autochtone égyptienne, 600 ans après la fin de la civilisation pharaonique en Egypte, 300 ans après la fin de la civilisation pharaonique au Soudan.
Lorsque les Arabes entrent en Egypte, les autochtones ont déjà beaucoup migré vers le reste de l’Afrique. Ce sont entre autres les Soninké du Mali/Mauritanie, les Akan du Ghana/Côte d’Ivoire, les Yoruba du Nigéria, les Bassa du Cameroun, ou encore possiblement les Zulu et Xhosa d’Afrique du sud. Ceux qui restèrent en Egypte étaient déjà métissés avec tous les envahisseurs blancs, ce sont les Coptes d’aujourd’hui.
Ceci explique pourquoi les Coptes, un peuple pourtant clair de peau, parle une langue noire. Les Arabes n’ont donc rien à voir, de près ou de loin, avec la civilisation égyptienne. Ils le savent d’ailleurs très bien au fond, mais se gardent bien de le dire.
Si les égyptiens étaient noirs, pourquoi les Noirs ne sont-ils pas aussi intelligents ?
C’est une question qui est souvent posée par les Africains qui ont avalé jusqu’à l’indigestion le discours occidental sur leur infériorité présumée. Il faut déjà savoir que sous occupation étrangère les égyptiens eux-mêmes avaient régressé énormément, au point de se manger entre eux. Mais encore en Afrique après l’Egypte, partout des civilisations ont éclos.
Jusqu’au début de la traite négrière européenne qui a détruit le continent, l’Afrique comptait de nombreux royaumes et empires sophistiqués et était probablement le continent le plus riche au monde. C’est l’esclavage et la colonisation qui ont fait croire aux Africains qu’ils sont idiots.
C’est pourquoi nous ne comprennent pas comment – vu notre infériorité qu’on croit naturelle – on peut nous dire que nous avons bâti la plus grande civilisation de l’antiquité, la civilisation la plus déterminante de l’histoire humaine et que nous sommes en fait les civilisateurs de l’humanité.
Cette information, démontrant implacablement que les Egyptiens et leurs Pharaons étaient noirs, a bien souvent toutes les peines du monde à rentrer dans les cerveaux des Africains, d’autant qu’elle n’est pas véhiculée par la sacro-sainte parole de l’homme blanc. Il existe donc un génie endormi en chaque Africain qu’il faut réveiller.
Cheikh Anta Diop
Si vous êtes arrivés jusqu’ici c’est grâce à Cheikh Anta Diop. Alors militant pour les indépendances africaines et étudiant sénégalais à Paris, Diop décide de fouiller dans le passé africain. Comme nous tous, l’école coloniale lui avait fait croire que l’Afrique n’avait pas d’histoire significative. Diop, en tant que politicien, avait pour ambition de chercher la racine commune de tous les Africains pour les unir autour de leur histoire et bâtir ainsi une Afrique plus forte.
En remontant il tombe sur l’Egypte notamment à travers les stupéfiantes similitudes avec sa langue le Wolof. Il arrive ainsi à la conclusion selon laquelle l’Egypte et ses Pharaons étaient noirs. En 1954 à 31 ans, il publie le célèbre Nations Nègres et Culture qui sonne le glas de la falsification de l’histoire africaine et assassine les falsifications de l’égyptologie occidentale.
Diop n’était pas le premier Noir à dire que les Egyptiens étaient noirs. On peut citer avant lui le haïtien Anténor Firmin ou le Noir d’Egypte Duse Ali Mohamed. Mais Diop a été le premier à mener cette bataille jusqu’à sa conclusion et à dégager de manière durable des théories basées sur l’antiquité égyptienne pour régler les problèmes de l’Afrique.
Marginalisé, insulté, la carrière de Cheikh Anta Diop est obstruée par le président Senghor à son retour au Sénégal. C’est en 1974 au Caire lors du colloque que les occidentaux ne peuvent plus cacher les faits et l’Unesco déclare Diop vainqueur au terme de ses démonstrations éclatantes.
Cheikh Anta Diop est aujourd’hui considéré comme le plus grand savant africain du 20e siècle, le père de l’historiographie africaine moderne et le père de la renaissance intellectuelle de l’Afrique.
Hotep !
Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction du texte de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)