La vallée de l’Indus : Et les Noirs Dravidiens civilisèrent l’Inde les premiers

La civilisation de la vallée de l’Indus, encore dite dravidienne ou harappéenne, est la première civilisation qui a émergé sur l’espace correspondant à l’Inde et au Pakistan actuels. Elle a précédé de plusieurs millénaires la civilisation et la culture dites hindoues dans la région.

Cette civilisation s’étendait sur au moins 1 million de Km2 et ses traces sont réparties sur plus de 1500 sites, les principaux étant ceux de Mohendjo-Daro et Harrapa. Malgré toutes les avancées de la recherche, l’information officielle continue de considérer comme flous, inconnus ou obscures plusieurs aspects clés concernant son origine. Nous allons donc vous parler de ses racines et de ses caractéristiques.

La lectrice et le lecteur pourront également se documenter sur les fondements de la Spiritualité Africaine, pour comprendre les comparaisons que nous ferons ici. 

Aux origines

Au préalable nous avons parlé ici de l’origine africaine des premiers habitants de toute l’Asie. En ce qui concerne  la région indienne, on y retrouve aujourd’hui des Noirs de petite taille ressemblant fortement aux Pygmées, qui sont les descendants directs des plus anciennes populations ayant peuplé le sous-continent indien durant la préhistoire.

Les Jarawa, peuple vivant tout au sud de l’Inde dans les îles Andaman. Ce sont ces Noirs premiers d’Asie qui ont été appelés Negrito

Ces populations noires initiales ont été appelées Negritos par les Européens. Elles ont ensuite été rejointes dans la région par le substrat de peuples noirs connu sous le terme Dravidiens, ces Noirs aux cheveux lisses qu’on retrouve aujourd’hui majoritairement dans le Sud de l’Inde ; le nord de l’Inde étant présentement habité par des populations blanches.

Le terme « dravidien » est un terme tiré du sanscrit « Dravida » ou « Damila », utilisé anciennement par les populations du nord de l’Inde pour designer ces populations noires du sud. Ce terme nomme à l’origine les populations Tamoules ainsi que les groupes qui leurs sont apparentés, comme les Telougous, les Malayalis, les populations du Karnataka, etc…

En haut les Indiens du Sud (Dravidiens)
En Bas les Indiens du nord (Aryens)
Il y a près de 250 millions de Noirs en Inde, ce qui en fait le pays avec la plus forte population noire au monde, devant le Nigeria

Ce sont les ancêtres de ces populations, qui ont été à l’origine de la naissance de la civilisation de la Vallée de l’Indus. Cela est prouvé par l’étude génétique de 2018 qui lie les Dravidiens aux bâtisseurs de l’Indus et exclue la parenté aryenne. 

Ainsi le célèbre historien arabe du 10e siècle Mas Udi dit « Quand aux fils de Cham (fils noir de Noé), ils s’établirent dans les pays du sud (…) Nawfir, fils de Put (grands Lacs africains), fils de Cham, à la tête de ses enfants et de ceux qui le suivaient prit la direction de l’Inde et du Sind (…) Il ressort de cette tradition que les habitants de l’Inde et du Sind sont les descendants de Nawfir, fils de Put, fils de Cham, fils de Noé » [1].

L’historien grec Diodore de Sicile nous disait ceci à propos d’Osiris : « de l’Éthiopie….Il (Osiris)  traversa ensuite l’Arabie le long de la mer Rouge, et continua sa route jusqu’aux Indes et aux limites de la terre. Il fonda dans l’Inde un grand nombre de villes, et entre autres Nysa, ainsi appelée en mémoire de la ville d’Égypte où il avait été élevé. Il y planta le lierre, qui ne croît encore aujourd’hui dans les Indes que dans ce seul endroit. Enfin il laissa encore d’autres marques de son  passage dans cette contrée; c’est ce qui a fait dire aux descendants de ces Indiens, qu’Osiris est originaire de leur pays » [2].

Rappelons que pour les grecs anciens,  le terme « éthiopien » signifie visage brûlé (donc visage noir). L’Éthiopie par conséquent était pour les grecs, le pays des visages brûlés, le pays des noirs, c’est-à-dire l’Afrique. Ainsi les noirs d’Inde, vu leurs origines africaines, étaient considérés par les grecs comme des éthiopiens (donc comme des personne d’origine africaines). Diodore de Sicile nous dit donc que l’Inde a été habitée initialement depuis l’Afrique de l’Est (Soudan, Egypte, Ethiopie actuelle etc…). Cela est symbolisé par Osiris, figure par excellence de la civilisation pharaonique, qui y va et introduit une culture africaine, une civilisation et fonde des villes.

L’organisation de la civilisation de la vallée de l’Indus

La civilisation dravidienne atteint son apogée vers 2600 avant l’ère actuelle. Elle fut donc contemporaine des civilisation pharaonique et sumérienne. A son pic, elle s’étendait de l’Inde à l’Iran, en passant par le Pakistan et l’Afghanistan, et allait même jusqu’en Asie centrale.

Comme en Afrique, cette civilisation était sédentaire, pratiquant le totémisme, et des rites d’inhumation. Autrement dit les Noirs dravidiens ne brulaient pas leurs défunts mais les enterraient, avec un mobilier funéraire. Cette civilisation était pacifiste, axée sur le matriarcat, ce qui signifie que la femme était mise à l’honneur comme dans les civilisations noires de l’antiquité.

La fille dansante de Mohendjo Daro
Célèbre statuette retrouvée dans les vestiges de la vallée de l’Indus

Comme sur le continent noir, l’organisation sociale était basée sur un système de castes. Ce système reposait non pas sur des critères raciaux ou discriminatoires, mais sur la division du travail (ouvriers, artisans, agriculteurs, etc…). La civilisation dravidienne possédait des centres administratifs (ex Mohendjo Daro ou Harappa) mais on sait pas si elle fut centralisée autour d’une autorité suprême. Les populations qui habitaient les villes étaient en relation entre elles, conscientes de leur histoire et de leur culture commune.

Les Dravidiens pratiquaient l’agriculture, l’élevage et la pêche. Ils connaissaient aussi la navigation, et utilisaient les eaux du fleuve Indus pour se déplacer, accéder à la mer, voyager loin, faire du commerce avec Sumer ou l’Egypte. Des mouvements de populations existaient entre ces contrées.

La civilisation dravidienne connaissait l’écriture, une écriture faite de dessins (comme les hiéroglyphes pharaoniques), longtemps étudiée par plusieurs spécialistes comme Asko Parpola, mais qui n’a pas encore été déchiffrée à ce jour. Mais quand on sait que les descendants de ces anciennes populations dravidiennes existent encore dans le sud de l’Inde aujourd’hui et possèdent encore des types d’écritures, on est en droit de se demander si la communauté scientifique a tenté un rapprochement avec ces populations afin d’en savoir plus sur cette écriture.

Exemple d’écriture de la vallée de l’Indus

Les villes sophistiquées des Noirs dravidiens

L’architecture de la civilisation de l’Indus est caractérisée par un système d’urbanisation très poussé avec de nombreuses villes, les principaux centres étant Mohendjo Daro et Harrapa. Ces villes possèdaient un tracé régulier, des points d’eau publics et privés (ex : puits, bains), des canalisations, des systèmes d’égouts pour évacuer les eaux usées, et mêmes des souterrains. Inutile de dire que cette civilisation possédait des urbanistes, des architectes et d’autres savants de génie qui ont contribué à la bâtir.

Vestiges de la civilisation de l’Indus. Ici des images de la ville de Mohendjo Daro
Un exemple de canalisation construites dans le cadre du système d’évacuation des eaux usées dans les villes de la civilisation de l’Indus

La religion africaine des Noirs d’Inde

L’information officielle prétend qu’il est difficile de connaitre la spiritualité des Noirs dravidiens et met sur le compte de la civilisation et de la culture dite hindoue la plupart des coutumes religieuses observées en Inde. Cependant les recherches historiques montrent qu’il est possible de connaitre la religion ancestrale des Dravidiens, qui étaient présents dans la région avant l’apparition de la culture hindoue.

Les recherches montrent que les fondateurs de l’Indus pratiquaient beaucoup le culte très important et très répandu d’une déesse mère et le culte du dieu Shiva. De nombreux objets et sceaux représentants la déesse mère et le dieu Shiva sous plusieurs aspects furent retrouvés sur les sites de la civilisation de l’Indus. Or le dieu Shiva est une divinité masculine et la déesse mère représente une divinité féminine.

On voit bien là qu’on est dans un système religieux similaire à celui de toutes les civilisations africaines, avec un monothéisme polymorphique, c’est-à-dire un Dieu unique à double nature mâle et femelle dont les divinités (dieux et déesses) sont ses manifestations.

Exemple des multiples statuettes féminines de la civilisation de la vallée de l’Indus évoquant le culte de la déesse mère et de la fertilité.

Les très anciens documents de Shiva de la civilisation dravidienne montrent souvent le dieu dans une position qui évoque des techniques du yoga ou d’ascétisme, ce qui laisse penser que l’ascétisme et toute la science de méditation codifiée qui sera appelée yoga plus tard était déjà connue dans la civilisation de l’Indus.

Un exemple de sceau de l’époque de la civilisation de l’Indus. Les scientifiques y ont reconnu une très ancienne représentation du dieu Shiva avec plusieurs têtes (les nez des têtes de coté sont bien visibles.) Il est ici représenté entouré d’animaux , en Pashupati (maitre des animaux), dans une position assise évoquant une posture de Yoga. Il a la coiffe faite de cornes de bovidé.

La civilisation dravidienne pratiquait le totémisme. L’omniprésence du taureau ou de la vache comme objet de vénération par exemple dans les documents de la civilisation de l’Indus le prouve. Cela fait penser directement aux cultes égyptiens tels le culte du Taureau Apis ou encore de la Vache (symbole de la déesse Hathor en Egypte).

La déesse Hathor de l’Égypte ancienne sous les traits d’une vache (1ère image) et une sculpture de la civilisation de l’Indus représentant une femme a genoux étant portée par des animaux de ce type 2e image). Ainsi la relation sacrée que l’Inde a avec ces animaux possède une filiation qui remonte jusqu’a l’Afrique et la vallée du Nil.

D’autre part ces iconographies des plus anciens Shiva montrent aussi que les symbolismes consistant à représenter les divinités soit avec plusieurs bras ou plusieurs têtes existaient déjà dans la civilisation de la vallée de l’Indus, donc bien avant la civilisation hindoue. Ce que peu de gens savent aussi c’est que ces manières de représenter les divinités (avec plusieurs têtes ou plusieurs  bras) existaient aussi dans la civilisation pharaonique !!!

Image tirée d’un vieux documentaire sur la civilisation pharaonique. On y voit sur un mur de l’époque Sekhmet, forme de Dieu représentant la puissance du Soleil, figurée avec plusieurs têtes et plusieurs bras, exactement comme on le voit chez les divinités de l’Inde. Ce genre de document rare, montre bien l’influence que la civilisation pharaonique a eu sur l’Inde, montre, que les autres formes de Dieu de l’époque pharaoniques (Isis, Thot, etc…) étaient certainement représentées aussi de cette façon (multiples bras, etc..) car la déesse Sekhmet ne saurait être la seule à être représentée ainsi. Quand on pense qu’il existe énormément de documentaires et de livres sur la civilisation pharaonique et que de tels documents ne sont jamais montrés au public par les égyptologues, on se rend compte des tonnes d’informations que les égyptologues continuent à cacher sur la civilisation pharaonique.

Comme nous l’avions déjà mentionné plus haut, la civilisation dravidienne pratiquait aussi les rites d’inhumation. Ceci est le signe d’une part, que les Dravidiens pratiquaient le culte des ancêtres, et que d’autre part leur religion attestait de l’immortalité de l’âme et des idées associées (vie éternelle, réincarnations, etc…) comme dans la plupart des civilisations africaines.

Bès, forme de Dieu de la civilisation pharaonique représenté avec quatre bras, ce qui n’est pas sans rappeler les représentations des divinités de l’Inde.

La civilisation dravidienne considérait un Dieu unique invisible et caché qui à l’origine est issu des eaux et se manifeste de plusieurs manières. Ainsi l’eau en général et le fleuve Indus par exemple étaient sacrés pour les Dravidiens. On  retrouvait d’ailleurs des points d’eau destinés aux ablutions, dans la plupart des temples dravidiens.

Le grand bain de Mohendjo Daro (quadrillé ici à l’image)

Au sortir des eaux le Créateur s’est manifesté sous la forme de la lumière solaire ou feu céleste. Le feu terrestre allumé dans les maisons était considéré comme sa présence dans les maisons. Cette divinité unique est aussi associée au bélier. Ce Dieu unique de nature androgyne (à double nature mâle et femelle) qui se manifeste sous la forme de divinités féminines (les déesses) et de divinités masculines (dieux)  a pour nom Agni. Ce divin caché fait directement penser à l’Egypte et au Dieu unique Amen/Imana dans la civilisation pharaonique, qui lui aussi est issu des eaux du Noun, dont l’animal totémique est le bélier et dont le messager est la lumière solaire Râ.

Ce nom Agni est à rapprocher d’Anu, nom de Dieu chez les Noirs sumériens d’Irak. C’est Kin-Anu (appartenant aux Anu) qui a donné Canaan, ancien nom des Noirs du Proche-Orient. Aïnu est le nom des 1ers habitants noirs du Japon. Anu est le nom du peuple originaire des grands Lacs, fondateur de la civilisation égyptienne. On voit donc ici comment les Noirs venus des grands Lacs ont fondé la civilisation égyptienne et ont essaimé dans toute l’Asie.

Les cultes chez les Dravidiens se rendaient en général dans le secret des maisons où chaque famille avait son autel et son espace sacré. Toutes ces informations permettent de comprendre les liens entre la civilisation de la vallée de l’Indus et la civilisation de la vallée du Nil, ces liens multiformes dont l’historien grec Diodore de Sicile a parlé de manière imagée en disant qu’Osiris est parti de la vallée du Nil pour arriver en Inde et la civiliser.

Ces informations montrent que plusieurs éléments qu’on retrouve plus tard dans la religion hindoue (yoga, techniques de méditation, ascétisme, bains rituels, culte de Shiva et des déesses, etc…) étaient déjà en place dans la civilisation dravidienne, avant l’apparition du phénomène Hindou. Cela signifie que c’est la spiritualité  ancestrale des dravidiens qui a préparé la voie en Inde, aux spiritualités  de l’Inde actuelle  sous toutes leurs diverses variantes.

Sculpture de la civilisation de la vallée de l’Indus. On y voit une posture de méditation, qu’on retrouve un peu partout dans les spiritualités de l’Inde, dans le yoga, dans le bouddhisme, etc…

Le déclin de l’Indus et la naissance de l’Inde moderne

La civilisation dravidienne de la vallée de l’Indus, après avoir connu un apogée va entrer en déclin puis s’effondrer avec l’apparition vers -1900 à -1700 avant l’ère actuelle dans la région, de populations à peau blanche venues de l’ancienne perse (l’Iran actuel) : les Aryas ou Aryens. Ces populations nomades, patriarcales et guerrières parlant des langues indo-européennes vont agresser à plusieurs reprises les Noirs dravidiens et la civilisation de l’Indus. Mais cette conquête aryenne ne s’est pas faite en un jour car les Dravidiens vont lutter et résister. Ainsi il y aura des périodes de calme (avec des brassages de populations) et des périodes de conflits répétées. 

Au fur et mesure du temps les Dravidiens finiront par être usés par ces troubles incessants, seront vaincus et détruits progressivement par les Aryens, qui  finissent par conquérir  tout le nord de l’Inde vers 800 avant l’ère actuelle. Cheikh Anta Diop nous dit dans son ouvrage l’Unité Culturelle de l’Afrique noire, page 99, que : « la destruction des sites de l’Indus doit être attribuée à l’invasion aryenne … ».

Fresque représentant le type aryen de l’Inde

Les populations noires seront contraints sous les agressions constantes, de fuir petit à petit les sites de leur civilisation, pour se réfugier dans d’autres contrées. C’est pourquoi l’historien Runoko Rashidi nous dit au sujet de ces attaques des aryens dans son livre Histoire Millénaire des Africains en Asie, page 58, que : « les terres vers lesquelles migrèrent les Noirs étaient situées tant dans l’Inde intérieure qu’à l’étranger. Ainsi, par exemple, nous pourrions mentionner la tradition préservée par l’écrivain chrétien de l’antiquité, Eusèbe, qui affirme que, « durant le règne d’Amenhotep III, un corps d’Ethiopiens, émigra d’un pays des abords de l’Indus pour s’installer dans la Vallée du Nil » ».

Autrement dit des groupes de Noirs dravidiens ont fui la civilisation de l’Indus au moment où ils étaient agressés par les Aryens, pour se réfugier auprès de leurs frères et cousins de la Vallée du Nil. Ces migrations de Noirs de l’Inde hors de leurs régions vont se poursuivre au cours des siècles, ce qui aboutira à des phénomènes comme les diasporas tamoules par exemple.

La plupart iront s’installer dans les régions du sud de l’Inde. Là, les Dravidiens vont continuer à lutter et à résister pour le maintien de leur culture. Ils créeront progressivement de nouveaux états. On retient ici trois royaumes majeurs: Pandya, Chola et Chera. Les royautés dans ces régions étaient sacrées, ce qui n’est pas sans rappeler une fois de plus le continent africain et le principe des royautés sacrées des civilisations noires.

Dans ces régions les Noirs dravidiens vont donc conserver en majorité des rites, des coutumes, des traditions et des spiritualités ressemblant fortement à ce qui se faisait dans leur ancienne civilisation de l’Indus avant l’arrivée des Aryens (systèmes axés sur le culte de Shiva, le matriarcat, la déesse-mère, etc..), comme nous l’avions décrit plus haut.

La naissance de l’hindouisme et du bouddhisme 

C’est dans ce contexte de conflits entre Aryens (peau blanche) et Dravidiens (peau noire) que l’hindouisme va naître. Les Aryens vont se sédentariser en reprenant à leur compte de nombreuses caractéristiques de la culture dravidienne. Ils introduiront dans le nord de l’Inde leur système patriarcal hérité d’Eurasie, leurs langues, comme le Sanskrit ou encore l’Hindi, etc… Ces Aryens, en dominant progressivement l’Inde vont aussi y installer leur propre système de castes, un très dur système de castes dans l’Inde différent de celui des Dravidiens.

Dans ce système de caste basé sur la couleur de peau (Varna en Sanskrit), les Aryens se poseront (avec leurs peaux blanches) en castes supérieures et en races nobles. Le premier système religieux qu’ils mettront en place sera d’abord un polythéisme fait de divinités essentiellement masculines nommé Védisme. Influencé par la religion des dravidiens (monothéisme polymorphique), ce védisme (polythéisme au départ) va évoluer et développer l’idée d’un monothéisme et d’un être absolu et ultime appelé Brahman, dont les divinités védiques deviennent les manifestations. Viendra ensuite l’ère du brahmanisme.

Pendant cette ère du brahmanisme, le terreau fertile créé par la culture et la spiritualité dravidienne permettra au bouddhisme de prendre forme et de naître dans la région. C’est pourquoi de nombreuses pratiques qui remontent à la civilisation dravidienne de l’Indus (ex : ascétisme, méditations, etc…) se retrouvent aussi dans le bouddhisme. Il semble que le fondateur du bouddhisme quelque soient les généalogies qui lui sont données officiellement, soit lui-même un noir. Les plus anciennes iconographies le représentant (ex : caractères physiques, négroïdes, cheveux crépus) vont dans ce sens.

Sculptures anciennes représentant le Bouddha et une sculpture récente du Bouddha. Les sculptures anciennes représentent un type négroïde (lèvres, nez, etc…). d’Hier à aujourd’hui, les sculptures du Bouddha gardent encore les cheveux crépus.

Sa naissance miraculeuse et surnaturelle  fait curieusement penser à la naissance miraculeuse d’Horus, fils d’Isis dans la vallée du Nil. Ainsi il existe de nombreux liens entre la spiritualité pharaonique, celle des dravidiens et le bouddhisme. Cheikh Anta Diop parlera de l’origine nègre cachée du Bouddha en notes de bas des pages 193-194  de son ouvrage Nations Nègres et Culture : « Il semblerait que le Bouddah fut un prêtre égyptien chassé de Memphis par les persécutions de Cambyse (-525) : Cette tradition justifierait la représentation du Bouddah avec des cheveux crépus. Les documents historiques n’infirment pas cette tradition… ». 

Le bouddhisme a dénoncé et lutté contre le système des castes d’inspiration aryenne et fut assez populaire, notamment chez les populations noires de l’Inde centrale, méridionale et orientale. Cette popularité du bouddhisme pendant l’ère brahmanique obligera le védisme à se reformer encore en faisant un syncrétisme (donc un mélange) avec le bouddhisme, et avec encore plus d’éléments de la culture de l’Indus et de la spiritualité  dravidienne, ce qui va donner naissance à la culture dite hindoue et à l’Hindouisme tel qu’il est connu aujourd’hui.

La déesse mère Amman appelée aussi Mariamman par les Noirs dravidiens, devenue aujourd’hui une divinité Hindoue. Ces noms rappellent beaucoup l’Afrique. Amen/Amon/Imana fut le nom de Dieu en Egypte. Mari-Amen, Mari-Ama ou Mari-Imana, autre nom d’Isis ou de Ramsès II, signifie aimé de Dieu

C’est ainsi que beaucoup de traits culturels de la culture des anciens dravidiens (ex : yoga, vénération de la vache et du taureau, etc..) vont se retrouver dans une culture dite hindoue, et que les divinités vénérées à l’origine par les noirs dravidiens  (ex : Agni, Shiva, les déesses mères, Krishna et la plupart des divinités à peau noire etc…) vont se retrouver progressivement dans la spiritualité dite hindoue.

La vénération de la vache mère, incarnation animale de la déesse mère, héritage de la culture matriarcale des Noirs dravidiens ici pratiquée dans l’Hindouisme.

On voit clairement comment ce qu’il est convenu d’appeler Hindouisme est en réalité un védisme syncrétique qui évolue en absorbant au fil du temps la plupart des caractéristiques des spiritualités qui sont apparues dans l’Inde et de la spiritualité dravidienne en particulier. Derrière le terme « Hindouisme », c’est donc en fait plusieurs courants spirituels qui se cachent et qu’on essaie dans la mesure du possible d’entremêler pour ne faire qu’une seule tradition religieuse.

L’Hindouisme et les débuts de la culture hindoue tels qu’ils sont connus aujourd’hui datent donc des périodes  de l’invasion de l’inde par les Aryens. L’hindouisme actuel, n’est donc pas une spiritualité vieille de 5000 ans ou dont l’origine se perd dans la nuit des temps ou la protohistoire, comme cela est parfois enseigné, mais le fruit d’une évolution progressive faite de plagiats de plusieurs conceptions culturelles et religieuses des Noirs dravidiens.

A gauche : Brahma, le Dieu créateur suprême de l’Hindouisme, d’inspiration aryenne. représenté ici selon les critères et les canons d’inspiration dravidienne (bras et têtes multiples, posture de yoga, symbole solaire d’Agni, etc..).
Au centre : Le dieu Shiva, vénéré par les Noirs dravidiens a l’origine, devenu un dieu Hindou aryanisé (donc blanchi) par le truchement de l’Hindouisme. On le voit toujours dans la posture de yoga (comme dans l’antique civilisation de la vallée de l’Indus) avec le symbolisme des bras multiples et revêtant l’auréole solaire évoquant Agni sur la tête. 
A droite : Le dieu Krishna,noir comme les ancêtres dravidiens qui le vénéraient à l’origine, devenu aujourd’hui un dieu Hindou.

Et si les textes de l’hindouisme font mention de faits ou de traditions s’étant déroulées il y a des millénaires avant, c’est tout simplement parce que l’hindouisme a repris ou plagié pour son propre compte des traditions très anciennes des premiers civilisateurs noirs de l’Inde.

L’Hindouisme actuel s’appuie en partie sur le système discriminatoire des castes d’inspiration aryenne. Cet Hindouisme tentera de reléguer dans la mesure du possible les populations non aryennes (y compris ces premiers civilisateurs noirs dravidiens, etc…) au rang de castes inférieures, de races maudites et impures, (Sudras, hors castes, Dalits, Intouchables, etc…) condamnées à être au service des castes supérieures. On voit clairement le fond raciste et ségrégationniste du système des castes qui a permis  les discriminations et le racisme contre les Noirs de l’Inde, racisme qui se produit jusqu’à nos jours.

Aujourd’hui 

Ces descendants des premiers civilisateurs de l’Inde, étant pour beaucoup d’entre eux considérés aujourd’hui comme des parias et  maintenus dans des positions inférieures et dépréciatives par le système Hindou, y compris sur le plan économique, leur statut de premiers civilisateurs de l’Inde leur est souvent dénié par un certain nombre d’extrémistes et de négationnistes hindous tentant de nier l’invasion aryenne durant l’antiquité et ses effets sur l’organisation sociale, politique et religieuse de l’Inde d’aujourd’hui.

Ainsi les Blancs d’Inde – se sentant supérieurs aux Noirs comme tous les peuples non-Noirs du monde – propagent l’idée que l’Inde d’aujourd’hui est la même que celle d’autrefois. Ils disent qu’il n’y a jamais eu d’invasion aryenne, ou encore que les Noirs dravidiens, n’étaient pas les fondateurs de la civilisation de l’Indus, etc… 

Comme pour toutes ou presque les civilisations noires du monde, une partie de la communauté scientifique et des chercheurs se rend aussi coupable de ces errances idéologiques, en faisant semblant de ne pas savoir qui a fondé la civilisation de l’Indus. Mais en définitive c’est bel et bien la culture noire dravidienne qui a nourri l’Inde et l’Hindouisme.

Hotep !

Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)

Notes :

  • Nature
  • Origin and Spread of Dravidian Speakers, Dr Clyde Winters
  • L’Unité Culturelle de l’Afrique Noire, Cheikh Anta Diop
  • Nations Nègres et Culture, Cheikh Anta Diop
  • Histoire Millénaire des Africains en Asie, Runoko Rashidi
  • [1] Les racines africaines de la civilisation européenne, Jean Philippe Omotunde, page 19.
  • [2] Bibliothèque Historique, Livre I, Diodore de Sicile
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