Il y a 3100 ans, l’Egypte sombre dans l’anarchie. Aux dissensions au sein du pouvoir, viennent s’ajouter la prise de contrôle du nord du pays par les Noirs libyens egyptianisés, aidés de prisonniers de guerre blancs asiatiques. Le pouvoir légitime noir et le clergé se réfugient au sud, laissant les Libyens constituer des royaumes dans le delta.
Le pays vit dans la désunion pendant 300 ans. C’est dans ce contexte que le clergé d’Ouaset (Thèbes) fait appel au roi du pays des ancêtres, le soudanais Piankhi. Celui-ci entre en Egypte, conquiert en grande partie le delta . Son frère Shabaka qui lui succédera continuera la reconquête du delta, sous les acclamations du peuple égyptien qui le considérait comme légitime.
Les tensions incessantes avec l’Asie mettront en première ligne de l’histoire le général Taharqa – fils de Piankhi – un homme dont le règne marquera la renaissance et le déclin du pays des pharaons.
Se disputant l’Asie avec les Assyriens, l’Egypte répond à l’appel au secours des juifs qui sont menacés par l’ennemi. Taharqa avec 200 000 hommes entre en Asie et sauve les juifs à Jérusalem mais il est par la suite défait par les Assyriens et se replie en Egypte, après que son armée eut été trahie par les peuples étrangers du delta.
Après la mort du pharaon Shabataka, Taharqa Saré Maryamani (Taharqa fils et aimé de Dieu) se fait couronner roi d’Egypte et du Soudan en l’an 3547 de l’ère africaine. Un de ses noms est Khoui-Tawy, c’est à dire celui qui protège les 2 terres (Haute et Basse Egypte). Il se proclame fils de Mout, partie féminine de Dieu. Malgré sa défaite en Asie, la puissance militaire partiellement restaurée de l’Egypte permet à Taharqa d’achever l’œuvre de ses prédécesseurs en matant de manière conséquente les étrangers du nord.
Il n’hésite pas à déporter au Soudan les femmes et les enfants des réfractaires à son autorité. Il militarise fortement la société égyptienne. Il répond fréquemment aux attaques assyriennes et intervient en Asie pour rétablir le rôle perdu de l’Egypte. Le Soudan et l’Egypte connaissent pendant 20 ans une prospérité économique et une renaissance culturelle. Taharqa se distingue par une gigantesque œuvre architecturale dans l’empire.
Trahie une nouvelle fois par les étrangers du nord, l’Egypte est envahie par les assyriens. Le pharaon se réfugie au Soudan d’où il reprend l’offensive avec une formidable énergie et reconquiert son pays. 3 ans plus tard, il est de nouveau repoussé et se réfugie au Soudan où il mourra. Son successeur le soudanais Bakaré Tantamani, fils de Shabataka, reprend de nouveau le pays, avant de voir les assyriens débouler sur Thèbes qui est saccagée.
La destruction violente de la ville la plus sainte et capitale intouchable, multimillénaire et vénérable du monde noir provoque un choc terrible. Dès lors l’Egypte va s’affaiblir, les vagues de migration des égyptiens vers l’intérieur de l’Afrique vont réellement commencer et le pays des pharaons va être successivement sous la coupe de nombreux envahisseurs jusqu’à ce que les arabes le prennent en 640.
Taharqa quand à lui, par son habilité militaire à défendre et restaurer une dernière fois le pays civilisateur de l’humanité, est considéré comme le dernier grand empereur de la vallée du Nil.
PS : On sait aujourd’hui que Taharqa a mené ses armées jusqu’en Espagne. L’historien africain-guyanais Ivan Van Sertima, dans The Golden Age of the Moor, page 2, rapporte les écrits de Florian de Ocampo, historien espagnol du 16e et auteur de Cronica General. Il y est mentionné la présence en Espagne d’un homme du nom de Tarraco, à la tête de ses armées éthiopiennes (c’est-à-dire soudanaises), et qui devint plus tard roi d’Egypte.
Hotep !
Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)
Notes :
- Antériorité de civilisations nègres, par Cheikh Anta Diop.
- Antikforever
- Intervention d’Ivan Van Sertima