En 1989, ce Nigérian recevait le prix le plus prestigieux du monde de l’informatique, après avoir développé l’ordinateur le plus rapide au monde de cette époque, et contribué de manière essentielle, à l’amélioration de l’internet.
Philip Emeagwali nait en 1954 à Akure au Nigéria. Il est l’ainé d’une famille de 9 enfants. Son père, très soucieux de son éducation, cultive son intérêt pour les mathématiques dans lesquelles Emeagwali excelle. Elève surdoué, il hérite du pseudonyme de Calculus pour ses exploits en arithmétiques.
En 1967 la guerre éclate entre son peuple, les Igbo, et le gouvernement du Nigéria. Philip Emeagwali adolescent, est enrôlé dans l’armée séparatiste igbo du Biafra. A la fin de la guerre perdue par les séparatistes, lui et sa famille vont vivre dans des camps de réfugiés à l’ouest du Nigéria, où du fait de difficultés financières, il est inscrit à l’école de manière irrégulière.
Il continue à apprendre sans instructeur et obtient en 1973 un diplôme d’études secondaires. La même année une bourse d’études pour les Etats-Unis lui est attribuée. Il arrive dans l’Etat de l’Oregon.
Philip Emeagwali obtient un bachelor en mathématiques en 1977. Il épouse en 1981 le Dr Dale Brown, une biologiste africaine-américaine renommée. De la prestigieuse université noire d’Howard, il finit diplômé d’un master en ingénierie environnementale, puis d’un master en ingénierie marine et océanique de la George Washington University, enfin d’un master en mathématiques appliquées de l’Université du Maryland. C’est pendant ses études doctorales à l’Université du Maryland, qu’il va mener des travaux qui vont lui valoir une place dans l’histoire.
Travaillant sur un programme dont le but est de quantifier les réserves de pétrole de gisement non-exploités, Philip Emeagwali a accès à la Connection Machine, un superordinateur du Laboratoire National de Los Alamos, un des principaux lieux où fut développée la bombe atomique. S’inspirant du travail commun des abeilles, il associe le nombre faramineux de 65.536 microprocesseurs pour produire 3,1 milliards de calculs à la seconde. Il fait ainsi de la Connection Machine améliorée, l’ordinateur le plus rapide de l’histoire, deux fois plus rapide que le record précédent.
Philip Emeagwali parvient donc à quantifier les réserves de pétrole. Il utilise encore la Connection Machine pour prédire le déplacement des spermatozoïdes, la propagation de liquides pollués dans les nappes phréatiques, le mouvement des parties internes de la Terre et les éruptions volcaniques conséquentes.
Le design mis en place pour la Connection Machine améliorée, servira même de moteur de recherche pour Yahoo. Philip Emeagwali met aussi au point l’ordinateur Hyperball qui permet de prédire les changements climatiques. Son travail développe la connectivité des ordinateurs et par là la propagation de l’internet.
Auréolé de ses réalisations, il reçoit en 1989 le Gordon Bell Prize, équivalent du Prix Nobel dans le monde de l’informatique. Le président américain Bill Clinton en visite au Nigéria, le citera nommément au parlement, comme un des plus grands exemples de réussite du génie nigérian aux États-Unis.
Hotep !
Par : Lisapo ya Kama ©
Notes :
- Lamb, Bill. « Philip Emeagwali, Nigerian American Computer Pioneer. » ThoughtCo, Feb. 7, 2021, thoughtco.com/philip-emeagwali-4689182.
- University of Buffalo
- Braimah, A. (2017, December 31). Philip Emeagwali (1954- ). BlackPast.org. https://www.blackpast.org/african-american-history/emeagwali-philip-1954/