L’Afrique doit importer de la technique, pas de la culture

Qui détient la science et la technique dirige le monde. 

La domination africaine, première domination du monde pendant 3000 ans. Temple d’Aïssata (Isis), Egypte
La domination africaine, première domination du monde pendant 3000 ans.
Temple d’Aïssata (Isis), Egypte

Quand on regarde les différentes puissances qui se sont succedées dans le monde, on remarque que ces Etats ou ensembles étaient tous des lieux où le savoir fut à son meilleur niveau.

Les Africains ont été les premiers à dominer le monde. Nées en Afrique australe et dans les grands Lacs, les sciences ont germé dans l’intérieur du continent avant d’être portées à leur sommet par les Noirs en Egypte antique. L’Afrique dominait le monde dans la médecine, dans l’architecture, les mathématiques, la physique, la chimie, le génie et la stratégie militaire, dans les sciences humaines etc.. 

La civilisation égyptienne, civilisation la plus grande de l’antiquité et la plus déterminante de l’histoire humaine, a brillé grâce à ses prouesses scientifiques et sa capacité à se défendre. C’est d’Egypte qu’un peuple appelé Étrusque a pris ses connaissances en architecture à partir desquelles se bâtira l’empire romain. C’est en Egypte que TOUS LES SAVANTS GRECS sont venus apprendre les théorèmes et trouvailles qu’on leur attribue faussement aujourd’hui. C’est grâce à cet héritage africain, que les grecs et les romains ont dominé le monde. Lorsque Rome tomba, les Arabes prirent l’Egypte et recueillirent les sciences africaines traduites en grec.

Ces sciences furent par la suite développées dans le monde arabo-musulman, initiant ainsi la domination des Arabes sur le monde. Ce sont les Noirs islamisés du Maghreb, dits Maures, qui vont introduire en Europe les sciences que leurs ancêtres africains inventèrent. L’Europe récupéra ces sciences, initiant ainsi sa renaissance et la domination occidentale jusqu’à nos jours.

Moralité : si l’Afrique veut revenir au devant de la scène mondiale, elle doit acquérir les sciences occidentales comme le font les Asiatiques de nos jours.

La domination romaine succédant à une domination grecque moins importante. La domination européenne fut la deuxième domination du monde pendant 800 ans.
Le Colisée, Rome

Mais ce qu’il faut dire, c’est que si le transfert scientifique et technique s’est fait d’une civilisation à une autre, le peuple qui recevait a toujours veillé à préserver sa culture. Les grecs n’ont pas absorbé les sciences égyptiennes en langue africaine, ils les ont traduites dans leur langue. Les  Romains ont pris l’architecture Étrusque, tout en refusant le matriarcat Étrusque hérité d’Afrique. Les Arabes ont traduit les sciences africaines-grecques dans leur langue, sans absorber les religions de ces derniers. Les Européens ont fait leurs les sciences maures en les traduisant dans leurs langues et en en écartant le contenu islamique. Toutes ces grandes civilisations n’ont absorbé que de la technique, elles n’ont pas pris de culture, ou n’en n’ont pas pris tout l’essentiel.

La domination arabe, 3e domination du monde pendant 800 ans.
Mosquée de l’époque Abasside, Baghdad, Irak

La culture, comme la religion, comme la langue, est la vis de sécurité d’un peuple. C’est l’identité profonde d’un peuple. Et un peuple avec une identité perdue, comme les Noirs aujourd’hui, est un peuple mort, exploitable à souhait. Tous les autres l’ont compris, sauf les Africains. Les Noirs absorbent les cultures des autres, les religions des autres, les langues des autres.

Alors que nous sommes le peuple le plus attaqué culturellement au monde, le peuple qui a absorbé comme personne les influences extérieures, défendre notre culture est une question de survie. Si nous devons légitimement acquérir les sciences pour mieux nous réaliser, ces sciences doivent être absorbées tout en protégeant notre culture. L’Afrique doit donc importer de la technique, pas de la culture.

La domination européenne (occidentale), 4e domination du monde depuis 500 ans. Manhattan, New York
La domination européenne (occidentale), 4e domination du monde depuis 500 ans.
Manhattan, New York

En d’autres termes termes est-ce que le progrès c’est de copier la fabrication de réfrigérateurs pour conserver au mieux les aliments ? Oui. Est-ce que le progrès c’est de remplacer son Kenté ou son Boubou par un costume trois pièces ? Non. Est-ce que le progrès c’est de copier la fabrication de ponts et de trains modernes pour mieux se déplacer ? Oui. Est-ce que le progrès c’est de changer son économie en communauté pour copier le capitalisme et l’individualisme étranger ? Non. Est ce que le progrès c’est d’envoyer comme les autres des satellites dans l’espace pour mieux communiquer? Oui.

Est-ce que le progrès c’est de remplacer le Lingala ou le Haoussa par le Français ? Non. Est-ce que le progrès c’est de copier la construction de barrages pour alimenter en énergie son industrie ? Oui. Est-ce que le progrès c’est d’abandonner les lieux d’initiation pour embrasser la Bible et le Coran? Non. Est-ce que le progrès c’est de copier la fabrication de scanner pour mieux soigner nos malades? Oui. Est-ce que le progrès c’est de porter un nom européen et arabe ? Non. Est-ce que le progrès c’est de copier la fabrication de ponts et de trains modernes pour mieux se déplacer ? Oui.

S’il faut bien entendu commencer par réévaluer nos sciences propres et tirer tout ce qui peut servir aujourd’hui, il faut aussi qu’il se crée des écoles de traduction des ouvrages scientifiques occidentaux dans toute l’Afrique. C’est ainsi qu’il y avait des écoles de traduction de l’arabe au français, espagnol, Italien etc., à Montpellier, Bologne, Oxford pendant la domination maure. 

Ça veut dire également que les sciences linguistiques occidentales doivent être utilisées pour développer les langues africaines et non pas nous dire si le verbe Disputer a une origine grecque ou latine. Ça veut dire enfin que les techniques architecturales d’aujourd’hui doivent nous permettre de bâtir des habitations, des bâtiments publics et temples vitalistes (animistes) sur la base de notre héritage architectural, et non des églises et des mosquées. Tout cet apport technologique doit être non polluant pour être conforme à notre théorie de vie. 

L’Afrique a rendez-vous avec l’histoire, en absorbant frénétiquement les sciences modernes non polluantes tout en sauvegardant jalousement et en faisant fructifier ses théories propres, sa culture. Couple Akan, Côte d'Ivoire
L’Afrique a rendez-vous avec l’histoire, en absorbant frénétiquement les sciences modernes non polluantes tout en sauvegardant jalousement et en faisant fructifier ses théories propres et sa culture.
Couple Akan, Côte d’Ivoire

Cela signifie que nous devons apprendre les méthodes d’imprimerie pour écrire en alphabet hiéroglyphique, Nko ou Mandombé qui seront inscrits sur nos produits et sur les panneaux de nos rues et de nos aéroports. Cela signifie aussi que les techniques modernes de l’industrie textile doivent nous permettre d’abord d’améliorer la qualité du Kente ou du Bazin, et non essayer de battre les italiens dans la fabrication de costumes. Bien entendu tous les apports qui ne touchent pas à notre culture, comme la fabrication de routes, de ports ou d’aéroports, seront les bienvenus.

En résumé, l’excellence scientifique avec laquelle l’Afrique doit renouer, passera par l’appropriation et le développement des sciences occidentales, dans le cadre de la protection et du renforcement de sa culture. 

Hotep !

Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)

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