Originaires du Nil, les Maasaï sont un célèbre peuple d’Afrique de l’Est, dont nous allons étudier la religion dans ce court article.
Il y a 1000 ans que les Maasaï ont quitté la vallée du Nil pour s’établir progressivement au Kenya et en Tanzanie. Ce peuple, par la préservation de sa culture malgré la colonisation, est devenu emblématique de l’Afrique de l’Est. C’est de sa spiritualité donc, et du rapport de celles-ci avec les autres spiritualités africaines, dont nous allons vous parler dans les prochaines lignes.
Un seul Dieu, Ngai
Ngai ou Enkai est le Dieu unique des Massaï. Pour eux, au commencement, le ciel et la terre étaient unis, et c’est de leur séparation que Ngai a pris sa pleine expression dans le ciel. Dans la cosmogonie d’Iounou en Egypte, Anouté (le ciel) et Goba (la terre) étaient unis avant d’être séparés par l’eau et l’air sous l’action d’Imana (Dieu). De la même manière, chez les Somali la terre est la femme du ciel. Pour les Sereres du Sénégal, le ciel et la terre font partie des 4 éléments créés au commencement.
Pour les Maasaï, Ngai est à la fois masculin et féminin. On retrouve le caractère androgyne du créateur dans toute l’Afrique. Il-Elle est Imana-Aminata en Egypte, Mawu-Lissa dans le Vodoun au Bénin. Pour les Dogons du Mali, pour les Akans du Ghana-Côte d’Ivoire ou pour les Malgaches, Dieu est également féminin et masculin.
Ol Doinyo Lengai, le mont primordial
Pour les Maasaï, la construction primordiale de Ngai fut Ol Doinyo Lengai, c’est-à-dire la Montagne de Dieu, massif haut de 2000 mètres qui se trouve en Tanzanie. On peut se demander si cette idée d’une montagne primordiale ne correspond pas à la butte primordiale, mont initial de la spiritualité égyptienne ancienne, d’où Imana continua son œuvre créatrice. Ce mont sur lequel Dieu se dressa s’appelait Ben-ben en Egypte, d’où très certainement Ben-bi, le nom du trône du roi dans l’empire de Mali.
Le bien et le mal
Ngai existe sous deux formes pour les Maasaï. Ngai Narok qui est bon. Il est noir. Ngai Nanyoke, l’autre forme quant à elle – qui représente le mal – est rouge. Si des auteurs ont attribué l’origine de l’aspect de Ngai Nanyoke aux colons britanniques qui ont gravement affecté la vie des Maasaï, on peut se demander si cet aspect n’a pas une origine plus ancienne. En effet, en Egypte antique, Ousiré (Osiris) – qui représente le bien de Dieu – est noir. Tandis que Souté (Seth) – qui a désobéi à Dieu en incarnant le mal – est un blanc roux.
L’influence du mode de vie pastoral
Les Maasaï ont également bâti leur spiritualité autour de leur mode de vie pastoral, à travers l’omniprésence de leurs vaches. Pour eux, Ngai leur a fait cadeau de vaches, qu’il a envoyées du ciel, les faisant descendre d’une longue corde. Pour les Maasaï donc, les vaches sont le lien entre eux et Dieu. Boire le lait d’une vache et manger sa chair est vécu comme une communion avec le Créateur, un acte hautement spirituel. S’il n’est pas question ici de croire en une descente des vaches du ciel, cela montre tout de même jusqu’à quel point le mode de vie pastoral a profondément imprégné la pensée Maasaï.
On retrouve donc sans surprise des éléments fondamentaux communs entre la religion des Maasaï et les autres religions d’Afrique, même si ce peuple se distingue par l’influence de son mode de vie pastoral dans sa cosmogonie.
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Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)
Notes :
- The Encyclopedy of African religion, Molefi Kete Asante et Ama Mazama
- Philtar