L’année 1879 a vu se dérouler un des plus formidables actes de résistance à l’invasion coloniale européenne en Afrique. Les auteurs de ce haut fait furent les Zulu sous l’autorité de leurs généraux et de leur roi Cetshwayo kaMpande.
Fils de l’épouse royale Ngqumbazi et du roi Mpande kaSenzangakhona, Cetshwayo s’impose comme héritier du trône zulu en tuant son frère Mbuyazi. Il devient roi du kwaZulu (pays zulu) à la mort de son père.
Le roi chasse de son royaume les missionnaires européens, éléments avancés à l’impérialisme occidental. Il redonne à l’armée zulu l’organisation redoutable qu’avait instaurée son oncle Shaka, organisation abandonnée par son père. Il recrute de nouveaux soldats et équipe ses bataillons de mousquets. L’Impi, la grande et terrible armée de Shaka kaSenzangakhona, renaît grâce à Cetshwayo.
Aux sources du conflit
A cette époque les Britanniques ont déjà occupé une partie de l’Afrique du sud et le puissant pays zulu représente un obstacle à leur expansion régionale. Cetshwayo signe avec les Anglais un accord pour affaiblir les ennemis de toujours du kwaZulu, les colons hollandais (Boers). Mais les britanniques déterminés, vont provoquer un différent avec Cetshwayo pour entrer en guerre avec les Zulu.
Un incident sans réelle gravité va être exagéré par Henri Bartle Frere, l’administrateur colonial. Celui-ci demande au roi en conséquence de dissoudre son armée et lui pose un ultimatum. Cetshwayo ne répond pas et une fois l’ultimatum expiré, les troupes anglaises s’enfoncent en kwaZulu pour détruire le royaume.
Les Anglais tuent un roi vassal de Cetshwayo et déciment son armée le 11 janvier 1879. Confortés par cette victoire, ils sous-estiment l’Impi et comptent sur le fait que les Noirs, animés par Maât, sont réfractaires à la guerre. Les Anglais campent dans la localité d’Isandhwlana et repèrent des éclaireurs zulu. Avec 1700 hommes lourdement armés, les anglais suivent ces éclaireurs et découvrent, complètement stupéfaits et effrayés, 20 000 guerriers zulu assis dans un silence total dans une vallée.
C’est le 7 Janvier, soit 15 jours avant la bataille, que le premier ministre zulu Mnyamana Buthelezi conduit 28 000 hommes parfaitement organisés et armés de sagaies. 4000 hommes sous le commandement de Godide kaNdlela sont détachés sur un autre front. Les 24 000 autres hommes campent à isiPhezi iKhanda. Leur présence a été telle que l’herbe n’a pas repoussé sur le terrain pendant 5 mois ! Ces 24 000 hommes arrivent à la vallée Ngwebeni à Isandhlwana où ils attendent dans le silence de débuter les hostilités le lendemain. C’est là qu’ils sont découverts par les Anglais.
La confrontation
Les Britanniques déclenchent les hostilités le 22 Janvier 1879 et établissent une ligne de front. Mais les Zulus, plus nombreux, et équipés pour certains de fusils se rapprochent. Les 20 000 guerriers africains en première ligne avancent dès 12h30 quand survient une éclipse solaire, amplifiant le drame du moment.
Adoptant la stratégie de l’attaque en tête de buffle de Shaka, les Zulu sont néanmoins repoussés par la supériorité technologique des anglais. Le chef Ndlaka harangue ses soldats. Les guerriers sur la corne droite de l’organisation en buffle percent le front britannique et encerclent les anglais qui ne peuvent plus se retirer.
Les Zulus massacrent l’armée occupante, y compris les hauts gradés, et tuent plus de 1300 ennemis sur 1700, c’est un carnage. 3000 africains perdent la vie en sauvant le kwaZulu. A 15h, les africains ont bataille gagnée, Le butin de guerre est fabuleux, l’armée britannique connaît sa plus lourde défaite en Afrique.
Ce revers provoquera la vengeance des Anglais qui par leur supériorité technologique finiront par détruire et découper le royaume zulu quelques mois plus tard en 30 entités dirigées par leurs marionnettes. Cetshwato sera exhilé à Londres. Celui-ci, vaincu, finira par se soumettre à la tutelle britannique et essaiera sans succès de reprendre en main son royaume de retour chez lui. Le roi mourra en 1884.
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Notes :