Il y a 5300 ans, cet homme central dans l’histoire humaine, considéré comme le premier pharaon de la première dynastie, fondait l’Egypte unifiée telle qu’elle allait exister et briller pendant 3000 ans…
Aux origines de la civilisation égyptienne, on trouve la région des Grands Lacs et l’Afrique australe. C’est dans ces régions, dites Ta Ntjer (Terre de Dieu) par les Egyptiens, que l’humanité est apparue il y a 300 000 ans et que les premiers éléments de la civilisation (mathématiques, astronomie, religion et possiblement architecture etc…) ont été inventés par les Africains à l’aube de l’humanité.
C’est avec ces legs que les Anou, c’est-à-dire les premiers Humains, partant des Grands Lacs, descendent le Nil, se sédentarisent au Soudan, et inventent l’agriculture. Ils établissent au Soudan les premiers campements il y a 13 000 ans, puis débutent la civilisation pharaonique. Depuis le Soudan, des colonies d’Anou descendent encore le Nil et s’installent en Egypte actuelle.
Il y a 5500 ans, les minéraux charriés par le fleuve depuis la région sainte des Grands Lacs et les hauts plateaux éthiopiens, forment une terre tout au nord de l’Egypte, c’est le Delta. L’installation des Africains dans le delta est de courte durée, des Blancs d’Asie l’envahissent et soumettent durement les Kamtiou (Egyptiens), qui rebroussent chemin. Dès lors, des guerres incessantes vont opposer les rois du sud et les étrangers du nord pour le contrôle de cette nouvelle région.
Il y a 5300 ans, les rois des villes de Nekhab, Noubet, Nekhen, Yeb et Abdjou – décidés à en finir – se réunissent à Nagada au sud de l’Egypte. Ils désignent Naré Mari – roi de Nekhen et plus important roi du sud – pour soumettre de manière définitive le delta à la couronne pharaonique, et achever l’unification du nord et du sud.
Fils de la reine Sesh et du roi Serkhet Horo Ka, Meni Horo Naré Mari Tjaou naît peu après l’invention de l’écriture il y a 5400 ans. C’est fort de sa conscience civilisationnelle et historique, qu’il va mener à bien l’œuvre de sa vie.
L’unification
Les événements de l’unification de l’Egypte sont relatés sur la palette de Naré Mari, conservée au Musée du Caire.
Tout en haut de la Palette sont figurés des taureaux. Ils sont issus des connaissances astronomiques très avancées des Africains, accumulées depuis les Grands Lacs et l’Afrique australe. Si on trace une ligne qui va du pôle nord au pôle sud de la Terre, on se rend compte qu’elle est inclinée de 23 degrés.
La Terre non seulement fait un tour complet sur elle-même en 24 heures, fait un tour complet autour du soleil en 365 jours, mais tourne aussi – par rapport au soleil – avec cet axe d’inclinaison en 25 920 ans.
Ce tour complet de 25 920 ans est appelé Précession des Equinoxes. Il est divisé en 12 parties de ce que les Européens appelleront plus tard le zodiaque. Le Soleil messager de Dieu a donc 12 suivants, que les chrétiens appelleront plus tard disciples pour écrire le récit de la vie de leur prophète messager de Dieu. Chacune des 12 parties dure 2160 ans (25 920 : 12). A l’époque de Naré Mari, on était à l’ère du Taureau.
Les taureaux tout en haut marquent donc la période pendant laquelle s’est déroulée l’unification de l’Egypte. A noter qu’aujourd’hui nous sommes à l’ère des Poissons, qui se terminera en l’an 2100.
La pacification de la Haute Egypte (sud de l’Egypte)
Naré Mari commence par soumettre à son autorité les tribus noires réfractaires au pouvoir pharaonique. C’est pourquoi sur le recto de la Palette on le voit sacrifiant d’autres Africains, qui ont des coiffures à étages, appelées au Sénégal, au début du 20e siècle, Djimbi/Djéré/Ndjumbal.
Le roi porte Hedjet (la couronne blanche du sud de l’Egypte), couronne dont l’origine remonte au Soudan. En bon Africain, il porte le pagne – qui est ici court comme chez des peuples du Kenya et d’Ethiopie – et a un sachet de gri-gri sur le torse. Il a une queue de taureau fixée à sa taille.
Derrière lui, son serviteur tient une bouilloire et ses sandales. Le roi vient donc de faire des ablutions et est maintenant pieds nus dans la place sacrée pour effectuer le sacrifice. Voilà donc en Afrique les ablutions et les pieds nus en place sacrée, 4000 ans avant l’avènement de l’islam.
Les ennemis du roi sont mis à mort et on voit le souffle de vie (Tja n Ankh), qui s’échappe des narines, récupéré par un épervier qui symbolise Horus, divinité équivalente du pharaon dans la religion.
En sacrifiant ainsi des vies à Horus, Naré Mari renforce le pouvoir pharaonique.
La conquête de la Basse Egypte (nord de l’Egypte)
Le roi vient de conquérir la Basse-Egypte en châtiant de nombreux Blancs d’Asie. Ils sont 10 à droite, décapités (sur la palette entière, on les voit tous). Les « abominables » comme les appelaient les Egyptiens, sont vaincus. Naré Mari porte désormais Decheret, la couronne rouge de la Basse Egypte. Il a dans sa main droite le Nekhakha qui lui permet de chasser les mauvais esprits ; c’est là le « chasse-mouche » de tous les rois et chefs africains sans exception ou presque.
Devant lui marche son Djati (premier ministre), qui est une femme. C’est cette femme, dont on ne connaît malheureusement pas le nom, qui a effectivement organisé le pouvoir pharaonique tel qu’il vivra pendant 3000 ans. Devant le Djati, 4 serviteurs portant en étendard 4 totems, les 3 premiers étant issus du sud de l’Egypte et du Soudan, le dernier – nouveau – représente le nord de l’Egypte conquis.
Le roi a donc mis, par la guerre, tout le pays sous son autorité. Suite aux pharaons du sud, il est – vers l’an 1000 de l’ère africaine – le premier pharaon de l’Egypte unifiée. Il est le premier à porter la couronne blanche et la couronne rouge. Il est Henou Shemaou Mehou (le Souverain du sud et du nord), Nsout Bity (le Roi du sud qui conquiert le nord), Neb Tawy (le Maître des deux Terres).
Le règne de Naré Mari
Les 62 années du pouvoir du « premier pharaon » sont marquées par une militarisation du pays. Le roi fonde Men Nafooré (Memphis), à la jonction de la Haute et la Basse Egypte. La ville, nommée après son nom Menès, devient la capitale du nord, Nekhen restant celle du sud. Il dote Men Nafooré de fortifications pour prévenir d’autres attaques.
Suivant ses prédécesseurs qui contrôlaient en partie le Proche-Orient, il consolide ses positions à Gaza, habité par le peuple frère et noir Kin-Anou (cananéens). C’est un pays solidement uni et fortifié qu’il léguera à ses successeurs, qui en feront la puissance mondiale pendant 3000 ans et pays civilisateur de l’Asie, de l’Amérique et enfin de l’Europe.
Les noms Naré et Mari sont toujours portés en Afrique de l’ouest, au Mali et au Burkina Faso notamment. Ainsi le père de Soundjata Keita s’appelait Naré Maghan Konaté. Soundjata Keita, célèbre fondateur de l’empire du Mali au 13e siècle, s’appelait Mari Djata Konaté. C’est ce Mari africain, qui signifie Aimé en langue pharaonique, qui est à l’origine du Marie des chrétiens.
Hotep !
Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)
Notes :
The Destruction of Black Civilization, Chancellor Williams
Nations Nègres et Culture, Cheikh Anta Diop
Cosmogenèse Kamite, tome 2 ; Nioussérê Kalala Omotundé